Schulé antiquités XXème siècle

SASSEL – SUISSE

Antiquités, objets divers fin 19ème

Petits objets divers de la fin du 19ème

Qu’est-ce qui est brocante, et qu’est-ce qui est antiquité ? De la brocante peut être vendue par un antiquaire, et un brocanteur peut vendre de l’antiquité. Donc les 2 choses se mélangent. Au niveau juridique, aussi, il n’y a pas vraiment de césure claire. Mais en définition, il est dit d’un brocanteur : Personne qui vends des meubles et objets anciens, dans l’état et sans garantie. Alors qu’un antiquaire, peut vendre le même meuble, mais rénové (si le client le demande). Avec une datation, et descriptif des matériaux utilisés, donc avec une garantie d’authenticité. Alors, la différence, c’est l’expertise, et les connaissances du vendeur. L’antiquaire à généralement une formation d’ébéniste. Il peut soit avoir appris « sur le tas », avec le contact d’un « ancien », et parfois par des études d’histoire de l’art. En général, est considéré comme antiquité, une pièce de plus de 100ans d’âge. Mais depuis une vingtaine d’année, il est communément admis, qu’il peut aussi y avoir des antiquités du XXème siècle (et donc des antiquaires du même nom). Louis Roman, le personnage de la série « Louis la brocante », auquel un client, pour le flatter, lui servait du « vous monsieur l’antiquaire ». Lui répondis sèchement, et avec aplomb : « non je suis brocanteur » Donc chacun a la place qu’il s’attribue. Si j’ai pompeusement baptisé ce site « Antiquités du XXème siècle », je me considère comme un brocanteur, car je n’ai pas les connaissances pour viser plus haut … Depuis le début de mon activité, je me suis toujours intéressé au 20ème siècle. Mais, comme ces dernières années, il y a eu un désamour pour les antiquités en général, l’on a commencé à trouver sur le marché, des pièces du 19ème et antérieur, avec des prix intéressants. Donc j’achète parfois, une pièce qui me semble être une « bonne affaire ». Même si je sais que l’intérêt sera faible, et qu’il me faudra peut-être parfois, plusieurs années pour la revendre … Mais l’avantage, vu que c’est déjà hors mode, ça ne peut plus être démodé. Alors que pour les choses à la mode, il faut se dépêcher ! Si l’on compare par exemple une fraise bac à glaçons des années 1970 en plastique, et une serrure de bahut du 18ème : Les 2 seront au même prix. Le 1er objet sera certes coloré et « pop », mais il a été produit à des milliers d’exemplaires. Alors que pour l’autre, c’est une pièce unique, et fabriquée à la main. Mais le plus intéressant, c’est que pour une serrure qui est cachée à l’intérieur d’un meuble : L’artisan qui l’a fabriqué, a pris soin de gaver la surface avec des motifs décoratifs. Alors que c’est inutile pour son bon fonctionnement. Donc où je veux en venir, c’est que lorsque l’on prend en main une pièce d’art populaire du 18ème, l’on est en contact avec l’histoire, l’on possède un objet unique qui a été fabriqué sous le règne de Louis XVI, donc quelque part, c’est émouvant ! Alors, je ne suis pas du tout expert dans les pièces du 19ème et antérieures, mais c’est qqch qui m’intéresse de plus en plus, et je vais présenter mes trouvailles dans cette page. Cela pourra être entre-autre : Des petits meubles et objets d’art populaire, des enseignes peintes, ou de de la ferronnerie …

Depuis quand a-t-on commencé à s’intéresser aux antiquités ? C’est difficile à dire. Si à partir de la renaissance, des nobles ont commencé à acheter des tableaux et sculptures anciennes. Je pense que le fait de vouloir décorer son intérieur, et le meubler avec des meubles de siècles précédents, n’est peut-être vraiment apparu qu’au 19ème. Le XIXème est un peu « foutraque », c’est peut-être le siècle de l’invention du préfixe « néo ». Les styles s’entremêlent. Et c’est vraiment à cette époque que l’on commence à avoir une appétence pour le passé. Au niveau de l’architecture, l’on utilise l’expression « historicisme ». Il y a le néo-classicisme, qui reprend des éléments de la culture gréco-romaine. Puis à partir des années 1840, c’est l’explosion du Néo-Gothique, et plus tard, le Néo-Renaissance (ou style Henri 2). Si le 19ème a ces styles propres, comme : L’Empire (qui est teinté d’Égyptomanie), le style Louis-Philippe, et aussi le style Biedermeier, dans les pays Germaniques. Ceux-ci s’entrechoquent et se mélangent avec des styles plus anciens. Si l’on feuillète un catalogue de meubles au tournant du XXème siècle : Cohabite du mobilier de style Henri II, Louis XV, et Art-Nouveau ! Si l’on prend par exemple le style Renaissance. Dans l’architecture, il est lié au « Quattrocento » mais perdure jusqu’aux années 1530. Alors qu’au niveau du mobilier, il y a eu des meubles « Renaissance » jusqu’à la fin du 17ème, début 18ème. Alors la fin du 19ème, comme l’on s’était entiché de styles du passé, l’on a redécouvert, et restauré des meubles de cette époque. Mais on les a aussi modifiés. Et pour les pièces en mauvais état, l’on a « cannibalisé » certains éléments, pour construire alors, des meubles « composites », avec par exemple : Des panneaux sculptés 17ème ou antérieurs, insérés dans des châssis fabriqués à neuf. L’on a même fabriqué des pièces neuves, avec des fausses dates gravées, ou marquetées dans le bois … Alors actuellement, il y n’a parfois que l’œil de l’antiquaire, qui peut distinguer le vrai du faux. Personnellement, comme je connais moins l’ébénisterie, je me focalise plutôt sur les ferrements. Mais parfois de vraies serrures anciennes, ont été installés, donc ça complique la tâche … L’on a l’impression qu’au XXème siècle, les styles sont linéaires : Art-Nouveau, Art-Déco, Modernisme, etc. C’est certes vrai, mais il faut être conscient, que parallèlement à ça, pour la production de meubles en général : Une grande partie de ceux-ci, sont liés au « néo ». Si l’on regarde les magazines de décoration, des années 1950 à 1970. Les deux tiers de ceux-ci, présenteront des appartements meublés en style : Régence, Empire, Louis 15, puis « rustique » à partir de la fin des années 1960. Les photos de domiciles entièrement meublés avec du mobilier contemporain « design » sont moins courantes. Si l’on prend par exemple le style Louis XV, du roi du même nom, du milieu du 18ème. Il a peut-être pu être fabriqué à la fin du 19ème, dans les années 1950, ou alors dans les années 2000, avec du Louis XV, de facture Égyptienne. L’initié reconnaitra l’époque de fabrication, mais pour l’amateur, c’est plus difficile. A partir des années 1970, il y a un grand engouement pour les meubles anciens, et c’est la vogue du « rustique ». Ceux qui ont connu cette époque, se souviennent peut-être : De ces lustres réalisés avec des roues de charrettes, ou jougs de bœuf. Des tables basses avec des soufflets de forge, ou roues de char, avec structure forgée qui tenait un verre fumé. Ainsi que les lanternes de calèches montées en appliques murales. Le tout a ensuite été fabriqué en quantité industrielle, façon « faux-vieux », par certains magasins. Et ça encombre encore le fond des dépôts de brocante … Donc à partir de cette époque, l’on a fait restaurer à grands frais, des bahuts du 18ème, des armoires régionales du milieu de 19ème. Ainsi que des canapés Louis-Philippe, et fauteuils Voltaire, qui seront recouverts de tissus dans la mode d’alors. Ces meubles prennent de la valeur, et il y a de l’intérêt jusque dans les années 1980. Mais à partir des années 1990, avec la « redécouverte » du vintage, ceux-ci sont peu à peu boudés. Et n’intéressent plus que les anciennes générations. Donc nombre d’antiquaires ou brocanteurs, qui ont des dépôts pleins, avec des meubles anciens, ou de style, sont désemparés !  Alors un conseil que je vous donne : Au lieu d’acheter du mobilier Scandinave 60’s, qui sera bientôt démodé. Ou ces affreux meubles Ikea, qui ne vont pas supporter un déménagement. Achetez des meubles anciens. Les prix sont corrects, c’est du solide, vous sauverez le patrimoine, et vous aurez la fierté de posséder une pièce « historique ».